Tendre, délicat et sensible, le nouveau film de Philippe
Falardeau raconte une histoire aux multiples facettes : traumatisme lié au
terrorisme, condition de l’immigrant nouvellement arrivé, éducation dans le
Québec moderne et la place du deuil dans nos vies. On pourrait même parler d’une étude de la
résilience. Avec tous ces sujets, il
serait légitime de craindre d’avoir à faire à un film lourd, didactique et
surchargé. Pourtant, Falardeau intègre
ces différents niveaux narratifs d’une façon souple, simple (et non simpliste),
sans chercher à épater. Ce traitement
permet une profondeur malheureusement trop rare au cinéma : celle qui
montre des êtres humains qui doivent, tant bien que mal, survivre et trouver un
sens à la vie qui continue alors qu’ils sont confrontés à des drames difficiles
à comprendre (suicide et terrorismes haineux).
Le cinéaste se met au service de ses personnages, les racontes en faisant
confiance à cette histoire minuscule et ample à la fois et laisse au spectateur
que je suis l’impression d’avoir compris quelque chose de la nature humaine. La
justesse du jeu des acteurs
(particulièrement Fallag et la jeune Sophie Nélisse) ne fait que rendre
cette histoire plus touchante. On
pourrait peut-être reprocher une certaine lourdeur dans les dialogues entre les
enfants, ceux-ci étant un brin trop écrit, qui sont néanmoins très bien
dirigés, mais ce ne serait qu’un petit détail qui ne brise en rien la force et
l’émotion suscitée par ce très beau film.
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